Pour commencer, merci à tous pour votre patience
Nous sommes donc arrivés en Casamance dans la ville de Kafountine, en bord de mer. Nous nous sommes installés par hasard à l’hôtel Karone, hôtel de luxe avec piscine les pieds dans l’eau.
C’est Alain, un lillois et Aïssatou qui nous ont très bien accueilli. En effet, un vrai accueil de ch’nord avec carbonnade flamande au menu !
Dégustation de plats "pas du tout" locaux
Nous nous sommes donc installés sur le terrain de l’hôtel à un pas de l’océan, à deux pas de la grande piscine…à l’aise quoi !
Ballade dans le terrain de l'hôtel
Singe se balladant dans l'hôtel
Au départ, nous pensions rester quelques jours à Kafountine et finalement, nous y sommes restés 25 jours.
Couché de soleil sur l'océan. Nous sommes aux premières loges
A part le camion de dos au milieu de la photo, vous devriez voir une petite piscine
Au petit matin, vue des femmes ramenant le poisson fraichement trié sur la plage.
Photo prise assis sous le auvent.
Stairway to heaven?
Pour résumer la situation de Kafountine, c’est une ville en bout de route, au bord de l’océan et en point de départ de grandes mangroves. Ces dernières abritant de nombreuses îles.
Ballade au milieu des mangroves
Mangroves encore
Pour les amateurs de fonds d'écran, une photo prise par Delphine
Nous avons fait de belles rencontres à Kafountine.
Alain
En plus d’Alain, notre papa Lillois et Astou, nous avons fait connaissance de Karim, un gars du Béry à semi-installé au Sénégal, Mimich son pote et Ahmed.
Pour continuer, nous avons aussi rencontré Alpha, ancien Dakarois venu se perdre à Kafountine et très grand amateur de thé !
Le voici à l'oeuvre
Et surtout, nous avons rencontré Alioune et son équipe qui gère un centre d’alphabétisation gratuit pour adultes.
Alpha, Delphine, Alioune et Frédéric
Le projet a démarré en 2007 car il faut savoir que 80% de la population à Kafountine est analphabète. Aussi, grâce au soutien de Jaimes un espagnol, ils ont construit de superbes locaux adaptés et 3 formateurs assurent l’alphabétisation.
Les locaux
Le centre assure d’autres activités telles que les cours d’anglais, espagnol et initiation informatique. Aussi, nous sommes allés les rencontrer pour un échange pédagogique immédiat puis à plus long terme.
Les formateurs
Delphine travaillant sur des méthodes adaptées d'alphabétisation pour le centre
Nous en avons profité pour nous balader aux alentours, l’air est bon grâce à l’océan et aux mangroves.
Le mélange des cultures musulmane et catholique est cocasse, je me rappelle d’une brève conversation avec ce chauffeur de taxi :
Hervé – vous vous appelez comment ?
Le taximan – Franck
Hervé – tient ! vous êtes catholique ? Vous mangez du cochon ?
Le taximan – oui, en pagaille !
A propos de catholique, nous avons rencontré des villageois catholiques qui sont de fins cultivateurs… d’une plante curieuse… appelée « Marie Jeanne ».
Ca pousse en champs entiers !! Les petites mamies sèment, entretiennent, récoltent, font sècher et transforment en feuilles séchées et en boulettes bizarres.
Cette culture est 100% intégrée dans leur mœurs, et chose étrange, les autorités ne se risquent plus à accéder aux abords de ces villages par crainte de représailles fournies !
Les amateurs apprécieront ces photos exclusives :
Une petite plantation limite industrielle
Delphine qui nage le crowl dans le champs
Publicité originale pour OCB
Une ancienne à l'oeuvre
Les enfants des villages... peut être de futurs cultivateurs
David, notre guide dans les îles
Tant qu’on parle de problème de légalité, nous nous sommes retrouvés hors la loi car bien que nos visas soient d’une durée de 3 mois, un véhicule de + de 5ans doit quiter le sol sénégalais au bout de 40j maxi, dixit le grand colonel des douanes de Ziguinchor qui nous a donné 10 jours pour quitter le pays. Mais comme l’interprétation de la loi est élastique au Sénégal, nous sommes resté 20 jours J
Bon quand faut y aller, faut y aller. Trève de luxe, de carbonnades flamandes, de piscine, de Ricard bien frais : le Mali nous attend.
Afin de limiter la casse avec les autorités sénégalaise, vu notre injonction de quitter le territoirere pour notre camion, nous décidâmes (passé simple pour le style !) de transiter par la Gambie d’ouest en est, pour reprendre qu’un petit bout de Sénégale jusqu’à la frontière malienne.
De nouveau la Gambie.
Vous vous rappelez de notre chapitre intitulé « Surprenante Gambie » ? après cette tentative de transit, nous concluerons par « Gambie Pourrie » !
Ce petit transit commence à 9h du mat par le passage de la frontière et la fouille zélée du camion, ou le douanier mesquin confond aspirine UPSA et cocaîne. Mais ca passe.
Puis on continue sur 20 bornes et là, de nouveau fouille musclée du camion assaisonné d’une tentative de subtilisation de notre bombe lacrymo. La aussi ca passe.
On continue sur la route principale qui change brutalement d’aspect, se transformant en route lunaire sur 150 bornes. Obligé de rouler plein pot pour limiter les secousses.
Nouveau contrôle de police sur la dite route, ou pour faciliter le contrôle, le policier nous demande de faire le taxi sur 30 bornes pour un de ses collègues. Forcément nous acceptons.
Mais par lâche vengeance, j’ai claqué les oreilles de ce passager semi clandestin pendant tout le trajet avec un bon vieux Black Sabbath à fond dans l’autoradio.
Pour ceux qui connaissent, Black Sabbath c’est Black Sabbath ; pour les autres c’est du hard rock seventies bien solide... bref du très très lourd !
Nous déposâmes le boulet au poste suivant et continuâmes (2x passé simple !) sur la route défoncée jusqu’à un nouveau contrôle de militaires.
Ce fut l’appotéose : Concerto de salopard en ré mineur
Déjà, le militaire m’explique que mon anglais est problématique pour son contrôle. Puis il demande à voir le contenu du camion, je lui ouvre l’arrière mais il n’en a pas grand-chose à « cogner ». Il demande à voir ce qu’il y a sur le toit. Moi fatigué des âneries gambiennes et un poil énervé, je lui installe l’échelle et lui suggère d’aller voir sur le toit (un peu si j’y suis). Il a pas aimé
Il nous dit d’attendre et de ne pas bouger. Pas de pb nous ne sommes pas pressés, j’entâme un sudoku force 3. Plus tard le militaire a encore moins apprécié quand il est revenu au camion et qu’il a vu que nous nous préparions un petit café. Et zou, il faut aller voir son chef. Bah la bizarrement avec son chef c’était impeccable, en 30 seconde on a eu l’autorisation de partir.
Mais la pas de bol, les charbons du démarreur qui collent … bref re-sudoku, café, deux litres d’eau fraiche sur le démarreur et ca repart.
C’est a ce moment la qu’on s’est dit : « faut qu’on s’échappe de la Gambie… et vite ! »
On décide donc de rattrapper le pont de Farafeni, qui traverse le fleuve, pour rejoindre la partie nord du Sénégal.
Pas de bol, ce n’est pas un pont : c’est un bac! Et à l’assault de ce bac à peu près 80 gros camions qui font la queue et au bout de cette queue un petit camion mercedes jaune et blanc avec deux pécors ébêtés aux yeux écarquillés.
Quoi qu’on fait ? Ou qu’on va ?
On décide donc de partir au sud direction la casamance par son milieu.
les petits vendeurs à l'assault du camion
Des villageois gambiens en plein "grand nettoyage"
Au poste frontière Gambie-Sénégal, un douanier gambien a encore voulu nous taxer 1000Fcfa. Nous n’avons rien cédé et lui avons « craché » que la Gambie c’est fini pour nous parce qu’un tas de types sont sans pitié et déteste les étrangers.
Le douanier dégouté à lâché prise et nous sommes rentré au Sénégal/Casamance.
Comme deux andouilles nous avons fait un détour de 200 bornes pour n’en faire que 50 réelles mais étions heureux de revenir au Sénégal comme si nous étions à la maison.
Le bonheur simple de retrouver les casamancais qui sourient et qui saluent tout le temps.
Nous nous sommes posés dans un campement semi désaffecté au beau milieu de la casamance, région soit disant en guerre vu de l’étranger, avons pris une bonne douche et avons débouché pour l’occasion notre bouteille de cidre espagnol !
Puis le lendemain matin, c’était l’heure du bilan des 150 bornes de routes foutues de la veille, fixation de radiateur cassée, amortisseur qui cogne, fixation de parechoc endommagée, galerie décalée et camion extra cradecar rempli de poussière rouge.
Ce n’est pas grave, on réparre l’essentiel et on reprend la route pour le Mali… ce jour là : tout va bien J
PS : Nous sommes actuellement à Bamako, suite de la mise en ligne demain.